Pourquoi pratique-t-on le Kyudo ?
Si toucher la cible n'est pas l'objectif en soi, le kyudo vient avec une cible, et la toucher fait partie du kyudo. Alors comment juger un bon tir, car toucher la cible n'est pas toujours gage d'un bon tir ?
Les premiers lundi du mois sont consacrés au cours avec le sensei 8ieme dan, le plus haut grade en Kyudo.
Nous passons chacun sous les yeux sévères du sensei. C'est un moment de stress. Le sensei prend ensuite 30 minutes pour la théorie et la philosophie. 30 minutes pendant lesquels nous restons en seiza sur le parquet. Douloureuses minutes pour moi (mais pas que pour moi). Certains prennent des notes, tous boivent les paroles.
Le sensei était relativement content de ma pratique cette fois-ci. Quelques détails à corriger évidemment et une nette amélioration. Je n'ai pas mis de cible sous ses yeux mais très proches. Pas d'inquiétude de ce côté.
La théorie était particulièrement intéressante ce soir. En voici une sorte de résumé.
Il nous a enseigné qu'il faut mettre son poids dans/sur la fleche et laisser l'arc transporter ce poids. Il faut faire confiance a l'arc. L'âme doit aller vers l'exterieur. C'est le Nobiai. C'est assez difficile à comprendre et lui-même a avoué que c'était difficile à expliquer.
Si toucher la cible n'est pas l'objectif en soi, le kyudo vient avec une cible, et la toucher fait partie du kyudo. Alors comment juger un bon tir, car toucher la cible n'est pas toujours gage d'un bon tir ? Il faut se fier a "Hi-Tsu-Kan". "Hi" c'est le trajet de la flèche. "Tsu" c'est la flèche qui touche la cible. "Kan" c'est la flèche qui transperse la cible. Si ces trois éléments sont beaux alors, le tir est beau.
La recherche de la beauté doit être une obsession permanente du kyudoka. A chaque instant, si un spectateur passe, il doit être saisi par la beauté de notre geste. Il doit avoir envie de pratiquer le kyudo pour la beauté.
De la même facon, à chaque instant, nous devons faire tous nos efforts et apprendre. "On ne comprend le kyudo qu'a 75 ans" et à cet age, tous les efforts acquis précédemment se revèlent (ca va faire long !!).
Le kyudo est donc une école de patience. Et "c'est le but ultime de la pratique du kyudo": développer la patience. Il y a beaucoup de sports plus amusants, plus simples et instantanément plus gratifiants que le kyudo. Mais le kyudo est une école de patience et de petits et lents progres personnels. C'est pour cela que nous pratiquons le kyudo. Ce qui est difficile apporte plus que ce qui est facile.
J'ai essayé de retransmettre l'essentiel.